Eteindre sa VMC : que dit la loi ?

Généralement, les nouvelles normes de performance énergétique des bâtiments (PEB) attachent une attention particulière à la ventilation dans les logements. Ainsi, la réglementation en vigueur exige un renouvellement continu de l’air dans les habitations. 

Les exigences minimales en termes de débits de ventilation sont décrites dans la norme NBN D50-001. Par exemple, le débit d’air entrant doit être de 75 m3 au minimum pour les salles de séjour et les chambres à coucher. Le débit d’air sortant doit être supérieur à 50 m3 dans les pièces humides. Il en découle que la ventilation doit fonctionner en permanence pour satisfaire à ces exigences réglementaires. 

Quelles sont les conséquences lorsque l’on éteint sa VMC ? 

Éteindre une VMC peut avoir des conséquences importantes sur :

  • La qualité de l’air intérieur.
  • Le bon fonctionnement et la pérennité du système de ventilation.
  • L’état du bâtiment. 

En premier lieu, le fait d’arrêter la VMC conduit à une concentration importante d’éléments nocifs dans l’air intérieur. Ces éléments peuvent résulter des activités humaines : composés organiques volatils (COV), vapeur d’eau, aérosols, méthane, CO2, lessive, transpiration, ménage, ammoniac, etc. Mais, ils peuvent aussi provenir du logement lui-même : remontées capillaires, ameublement, microparticules émanant des matériaux isolants, etc. 

Par ailleurs, en Belgique, de nombreuses communes, notamment au sud du pays, sont considérées comme des zones à risque élevé de radon. Il s’agit d’un gaz radioactif qui remonte du sol et qui peut occasionner une irritation des voies respiratoires. L’exposition continue à ce gaz est un facteur de risque de premier plan du cancer des poumons. En l’absence d’un renouvellement continu de l’air intérieur, la concentration du radon dans le logement peut dépasser les niveaux autorisés (300Bq/m3). 

En second lieu, une VMC est conçue pour fonctionner en permanence. Le fait de l’éteindre fréquemment peut occasionner des dégâts importants au niveau du moteur électrique. Par ailleurs, l’arrêt de la ventilation mécanique peut favoriser la condensation de l’eau à l’intérieur des conduits d’air. Sous l’effet du poids de l’eau stagnante, les conduites peuvent se débrancher. 

Une condensation importante peut aussi provoquer un apport continu de l’eau dans le système de ventilation. Tant que celui-ci n’est pas branché au courant électrique, il ne se passera rien. Mais, dès la remise en route du moteur, l’eau accumulée dans le circuit aéraulique peut provoquer un court-circuit et occasionner la destruction irréversible du moteur. 

Enfin, un renouvellement insuffisant de l’air intérieur fait augmenter la teneur en humidité. Celle-ci est connue pour provoquer des dégâts importants dans le bâtiment : dégradation des plâtres et des planchers, apparitions de moisissures sur les murs, pourrissement des meubles en bois, etc. 

Arrêter sa VMC pour réduire la consommation électrique

Contrairement aux idées reçues, le fait d’éteindre une VMC ne permet pas forcément de faire des économies sur la facture énergétique. Prenons l’exemple suivant. Une VMC simple flux consommerait généralement entre 200 et 250 kWh par an. Le prix d’un kWh est d’environ 28 centimes. Le coût annuel de cette VMC en termes de consommation électrique se situe donc entre 56 et 70 euros.  

Pour une habitation de 100 m2, le coût de chauffage pour compenser les calories évacuées par la VMC est d’environ 150 euros par an. Ainsi, le coût global de l’utilisation de la VMC et du chauffage varie de 206 à 220 euros, soit 17 à 18,5 euros par mois. Vu les risques liés au renouvellement insuffisant de l’air intérieur, le rapport bénéfices/risques est en faveur de l’utilisation continue de la VMC.  

Quand faut-il couper sa VMC ?

Il existe bien des situations, où il est nécessaire d’éteindre une VMC :

  • Avant toute intervention sur le caisson de ventilation.
  • Lors du contrôle des composants électriques ou électroniques : sonde d’hygrométrie, interrupteurs, témoin d’encrassement du filtre, etc.
  • Lors de l’entretien périodique : remplacement des filtres, contrôle du moto-ventilateur, nettoyage de l’échangeur thermique, etc.
  • En cas d’incendie. 

Bon à savoir

Pour concilier le fonctionnement continu de la ventilation et la limitation des déperditions énergétiques, il convient d’opter pour une VMC intelligente. Celle-ci est dotée d’un système électronique qui gère à chaque instant le fonctionnement de l’appareil selon les besoins de ventilation.