La VMC double flux statique

Selon la norme belge NBN D50-001 relative aux systèmes de ventilation dans les bâtiments, la VMC double flux (ou système D) consiste à gérer mécaniquement :

  • L’extraction de l’air chargé d’éléments nocifs dans les salles de service (humidité, CO2 , mauvaises odeurs, polluants, allergènes, composés organiques volatils, etc.).
  • Le soufflage de l’air neuf dans les salles de vie.

Pour ce faire, elle utilise des moto-ventilateurs électriques servant à forcer le renouvellement de l’air dans le bâtiment. À la différence d’un système simple flux, la VMC double flux statique (ou classique) comprend deux caissons : un caisson d’extraction et un caisson d’insufflation. Chaque caisson est relié à un réseau de ventilation distinct. Les deux réseaux se croisent dans un échangeur thermique intégré dans le groupe de ventilation. En fonction de la technologie de récupération de chaleur utilisée, on distingue trois types d’échangeurs thermiques : rotatifs, à contre-courants et à courants croisés.

On parle de VMC double flux centralisée lorsque l’installation comprend un seul groupe de ventilation pour tout le bâtiment. Parallèlement, une VMC décentralisée permet de renouveler l’air dans chaque pièce en utilisant de petits groupes de ventilation individuels.

VMC double flux : quels avantages en attendre par rapport à une VMC simple flux ?

Une ventilation D offre de nombreux avantages par rapport à une VMC simple flux. En premier lieu, elle présente un meilleur rendement énergétique. En effet, en fonction des performances de l’échangeur thermique, elle peut récupérer jusqu’à 95 % des calories contenues dans l’air vicié. Ainsi, le préchauffage de l’air entrant contribue à réduire les besoins en termes de chauffage dans le bâtiment. L’impact énergétique est d’autant plus positif pour les VMC double flux à basse consommation. D’ailleurs, ces appareils peuvent vous faire économiser jusqu’à 250 euros par an de dépenses énergétiques par rapport à une VMC standard.

En second lieu, la ventilation double flux assure un taux de renouvellement d’air constant. En plus de limiter les déperditions thermiques, elle offre un meilleur contrôle des courants d’air. Bien entendu, cela se traduit par plus de confort pour les occupants.

Par ailleurs, un filtre intégré dans le réseau d’insufflation piège les micro-organismes nocifs : poussières, pollens, germes pathogènes, polluants, etc. Une ventilation D diffuse donc un air filtré et plus sain dans les pièces de vie.

Certains modèles de VMC DF sont équipés d’un système de contrôle de la qualité de l’air (QAI). Ce dernier agit sur la vitesse de ventilation en fonction des mesures effectuées par différents capteurs électroniques : sondes thermo-hygrométriques, capteurs de CO2, capteurs de COV (composés organiques volatils), etc. En présence d’un taux élevé d’humidité ou d’agents polluants dans l’air intérieur, le système électronique augmente les débits d’extraction et d’insufflation afin d’accélérer le renouvellement de l’air dans le logement.

Les différents systèmes de VMC double flux

En plus de la version classique, il existe plusieurs variantes de VMC double flux :

La VMC à haut rendement

Il s’agit d’une VMC disposant d’un échangeur de chaleur à contre-courants et offrant un rendement thermique élevé (plus de 85 %). Le transfert des calories se fait en croisant les flux d’air à contre-courant pour augmenter le volume d’échange. La température de soufflage est donc plus élevée par rapport à une VMC avec échangeur à courant croisé ou rotatif.

Généralement, les VMC à haut rendement sont équipées de caissons basse consommation. Elles consomment donc moins d’énergie en comparaison avec les systèmes de ventilation standards. Certains modèles sont dotés des fonctionnalités supplémentaires :

  • Une batterie de dégivrage intégrée à l’échangeur.
  • Un système de régulation de débit d’air neuf par rapport au débit d’air vicié
  • Des programmes de fonctionnement préconfigurés (mode Nocturne, Automatique, Absence, Cheminée, etc.).
  • Une unité de contrôle électronique pour gérer la ventilation tout en optimisant la consommation énergétique. En cas de dysfonctionnement, le calculateur affiche un code défaut qui facilite l’identification du problème.

La VMC double flux thermodynamique

Ce système de ventilation est équipé d’un échangeur thermodynamique avec fonction de préchauffage ou de chauffage. L’échangeur thermodynamique se présente sous forme d’une pompe à chaleur air sortant/air entrant.

Comme pour les autres systèmes D, les circuits d’insufflation et d’extraction d’air sont séparés. L’échange thermique se fait uniquement par le biais de la pompe à chaleur. Celle-ci est munie d’une vanne d’inversion de cycle permettant 3 modes de fonctionnement selon la température de l’air extérieur :

  • Un mode chauffage ou préchauffage utilisable durant la saison froide. La pompe à chaleur récupère des calories de l’air vicié par l’intermédiaire d’un évaporateur intégré et les restitue à l’air neuf.
  • Un mode rafraîchissement utilisable en été. Le cycle thermodynamique étant réversible, la pompe à chaleur soustrait des calories de l’air entrant et les transfère à l’air sortant.
  • Un mode arrêt utilisable en mi-saison. Lorsque la différence de température entre l’air extérieur et l’air intérieur est minime, l’échangeur thermodynamique devient inutile. Il est donc mis à l’arrêt.

Notez que l’installation d’une VMC double flux thermodynamique nécessite une excellente isolation thermique pour fonctionner correctement.

La VMC double flux hygroréglable

Cette variante adopte le même principe de la VMC simple flux hygroréglable. Équipée de capteurs d’hygrométrie, elle contribue à mieux évacuer l’humidité du logement. De plus, elle limite les déperditions de chaleur par renouvellement d’air.

Contrairement à une VMC simple flux hygroréglable, les débits d’air sont maintenus à des niveaux confortables même en l’absence des occupants. Toutefois, l’efficacité énergétique de ce système de ventilation est réduite dans les zones très froides.

Bon à savoir

Techniquement, il est possible de remplacer une VMC simple flux par un système double flux afin d’améliorer la ventilation. Le cas échéant, l’ancien réseau de gaines pourra être adapté pour la double flux. Cependant, les bouches d’extraction devront être remplacées. N’hésitez pas à demander un devis pour évaluer le coût de transformation d’une VMC simple flux en VMC double flux.